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J'ai calé le traitement des photos pendant quelques longs mois sans excuse valable, alors pour me faire pardonner : double dose de photos et de spotters spottérisés. Je vais faire mon possible aussi pour que les photos soient plus facilement accessibles en cliquant dessus.
Pour la musique qui vous importune, l'explication se fera à la fin de l'article, puisqu'il s'agit du show de soirée à Las Vegas, le but de tout curieux traversant le désert du Nevada. En attendant, nous avons de la route à faire et pas mal de dérives et de cailloux à admirer!
On a bien fini par quitter Phoenix, le Black Bear Dinner et un parking comme on n'en verrait pas en France : avec ses cache-nez de voiture, ses autocollants militants, et ses superbes sportives. Point de Chrysler Horizon en vue, est-ce ma présence qui dérange?
J'ai eu l'occasion de découvrir les véhicules originaux comme les Hot Rod, je dois bien sûr préciser que j'ai dû en rater près d'une dizaine avant de pouvoir enfin admirer celui-ci. Pourquoi donc ? me demandez-vous, c'est assez simple : mon compagnon de gauche me lançant simplement "Regarde, regarde là!" j'ai le temps de tourner la tête dans tous les sens dix fois avant de tomber sur le bon "là". Il ne m'a pas précisé grand chose, une fois j'ai même cru qu'il parlait des immeubles un peu plus loin, alors qu'il s'agissait d'une voiture... Hum, admirons alors gentiment ce petit bolide version pépère : 
Dès le matin mes compagnons attaquent ferme la chasse à la ferraille volante : direction l'aéroport de Glendale. Oui bon, parlons plutôt d'un bel aérodrome récent et fermé, le long d'une route partant tout droit dans le désert et très bien aménagée en l'honneur du désert (ou de quoi que ce soit de vivant dans les parages nécessitant un trottoir ainsi qu'un éclairage public.)
Tiens, un Catalina... Pourquoi ils bavent autant mes spotters?
En reprenant la route, nous avons pu constater que la ville de Phoenix déborde un peu partout, elle a implanté une partie de son université sur un site excentré. Peut-être par honte, ils n'assument pas la forme extraterrestre du batiment en question.
J'ai apprécié la ville Surprise. Je passe encore pour une huluberlue pour être la seule à en voir le panneau. C'est une cité bien étrange où les antennes téléphoniques se sont transformées en palmiers, où les passages à niveau sont croisés à des pharmacies et enfin où les petits trains avancent au ralenti le long des collines (les susdites collines ressemblent d'ailleurs beaucoup aux décors de petit train... Hum, je n'ai pas honte de mon humour.)
Nous avons fait beaucoup de kilomètres durant cette journée. Groquick toujours fièrement au volant, nous avons traversé quelques hameaux désertés, cotoyé de caillouteuses collines et admiré de remarquables cactus toujours grandissants au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans le pays. Je suggère qu'il serait bien de profiter d'une piste sur notre droite pour s'arrêter et prendre quelques photos ; je suis exaucée par Groquick qui nous jette dans un bas-côté un peu pentu mais suffisamment large pour garer notre monstre. Notre conducteur sait bien viser et nous arrête près d'un panneau de ville. Voici Yarnell!
D'un cactus à l'autre, nous arrivons à Wickenburg, ville au nom barbare pour la latiniste que je suis. Ce bourg allemand ne fait pas dans la demie mesure et, outre les drapeaux à chaque batiment, nous offre un tableau de western avec saloon, maisons avec des porches et des terrasses en bois, boutiques de souvenirs où John Wayne est en gloire et magasins de babioles et bijoux indiens. Nous avons dû débarquer dans un décor de film où des humains àl l'échelle 1 décorent l'entrée des magasins, même le cinéma du coin a l'air d'être en carton-pâte! On tombe d'autant plus dans le cliché que le bar accueille ce jour-là une horde de motards, nous en avons été ébahis.
Cette ville mériterait qu'on s'y arrête aussi pour y boire une bonne bière fade à la terrasse du bar, au milieu des bikers barbus, en photographiant tout ce qui passe à la ronde.
Sur la route défilent les collines de cailloux qui n'auront jamais autant ressemblé aux collines de cailloux des kilomètres précécents. Je m'endors face à ce paysage lunaire qui défile, si monotone, autours de nous. De temps en temps le coude de Spooky me réveille et je prend alors en photos la première chose sur laquelle je pose mes yeux. Je vois alors le paysage changer : les collines laissent la place à quelques vallées, de loin en loin des amoncellements de rochers rouges ponctuent notre avancée. Le paysage reste immense, ouvert et riche ; nous n'avons pas peur de nous égarer dans le désert puisque les fils électriques de la civilisation suivent la route, les poteaux font partie du décor habituel.
"Dites, les garçons, ça fait un kilomètre qu'on passe devant des choses totalement ridicules. Je crois que certains cactus se prennent pour des arbres : ça fait pitié...
— (silence affligé de mes compagnons n'ayant encore rien remarqué)
— Ah, oui, je crois avoir compris... Je crois qu'on voit de nobles et vaillants Yoshua Trees...(petite voix ayant un peu honte de ses propres commentaires) Oups..."
Nous nous sommes bien entendu arrêtés pour les prendre en photo, une façon propre au spotter d'admirer quelque chose. J'en ai profité pour faire mes propres expériences et râler un bon coup contre ces cactus qui piquent vraiment. Étonnante nature qui s'est amusée à rajouter du pelage piquant aux aiguilles qui elles-mêmes en décorent de plus grandes. Une mise en abyme de piquant, un débordement de complexe du hérisson.
Ah, au fait, nous sommes passés par "Rien"
Je parle beaucoup de la route mais je n'ai mis que de la nature de bord de route, alors on va faire un petit arrêt au truck stop avant d'enquiller sur la Fameuse Route 66, passage obligé. Enfin, passage obligé pour nos spotters qui veulent se rendre à Kingman Airport, n'allez pas croire qu'ils veulent faire comme tout le monde, hein!
Alors, une fois arrivés à Kingman, j'ai pu m'amuser aussi à prendre quelques photos des avions jaune et rouge d'une certaine compagnie de fret.
Mais j'ai aussi vu de petites choses fragiles qui détonaient un peu à côté des carcasses ferrailleuses, comme de petits buissons ou même un lapin!
J'ai laissé mes spotters gambader le long des grillages, à prendre des clichés par-dessus les grilles à bout de bras ou bien à travers les mailles... Je me demande combien de fois je les ai fixés en "pose de spotter" comme de grands suricates...
Je me moque bien, mais j'ai aussi pris de l'avion : à Rome, on fait comme les Romains! (au passage nous croisons une coccinelle "améliorée".)
Laissez moi maintenant vous conter notre rencontre avec le barrage Hoover. Se signalant quelques kilomètres auparavant, l'ouvrage se présente de loin avec de grands échaffaudages. nous arrivons par le dessus, nous voyons depuis un long moment une grande zone de terrassements, chantiers et barres d'échaffaudages. Nous restons ébahis devant l'immense retenue d'eau, Groquick nous gare afin que nous puissions baver un peu. Nous regardons : de toutes parts des échaffaudages penchés vers le vide, les rochers pentus, l'eau un peu évaporée qui a laissé des traces de calcaire sur les falaises. Notez mes compagnons prendre un peu de nature en photo... Hum!
Un grand nombre de touristes se fait prendre en photo devant l'architecture compliquée, mais à contre-jour. Tant pis, nos compagnons nous immortalisent de la même manière, nous voici heureux touristes parmis d'autres! Nous prenons en long, en large et en travers les rochers, le pont suspendu en élaboration, pendant que la route serpente tranquilement pour rejoindre le barrage. Nous traversons une frontière! Bienvenue au Nevada! La remontée nous laisse tout aussi pantois. Obligés qu'ils sont de se garer encore pour tout reprendre mais vu de l'autre rive. Je les laisse courir après le cliché ultime, pour ma part j'ai profité de la lente montée pour baver sur cette construction.
Nous reprenons notre ascension, nous croisons l'immense enclôt à transformateurs, nous atteignons le sommet. Après quelques kilomètres nous sommes arrivés sur le plateau et nous regardons au loin le lac du barrage étendre sa tranquilité. Au fond quelques montagnes, entre l'eau et nous : un plateau désertique qui n'appelle pas à la traversée pédestre.
L'arrivée à Las Vegas se fait longue, il faut traverser des kilomètres de vendeurs de voitures en partie en faillite, le tout en interminable ligne droite. Nous sommes guidés vers l'arrivée par l'immense Tour du Statosphère où nous devons loger cette nuit. La route par laquelle nous arrivons reflète une des facettes de la ville aux mille casinos : un client qui a gagné au jeu doit pouvoir s'acheter la voiture qu'il veut aussi rapidement qu'il le souhaite. Voilà pourquoi ce quartier est dédié à la vente ou revente automobile. Cependant, la crise est passée par là et de nombreux magasins sont fermés, vidés, désertiques : la rue en question me paraît encore plus longue.
Je suis profondément étonnée de voir le luxe réservé à l'accueil des clients du Stratsophere : tapis moelleux, lumières chatoyantes, jeux aguicheurs et sourires qui paraissent sincères. Je me sens mal à l'aise et commence à croire que nous devrions nous changer fissa afin de ne pas être mis dehors. Je me trompe largement, le touriste de base ne choque pas, nous sommes des client potentiels pour les jeux même si l'on tranche avec le standing. Notre folle équipée ne se sent plus de joie!
Nous montons poser nos valises et apprécions que la télévision nous accueille avec nom et prénom (n'est-ce pas Spooky?). La chambre est immense et confortable, la vue est imprenable sur la fameuse tour. Cette fois non plus je n'aurais pas l'occasion de visiter la piscine, surtout à cause du fait que l'on trouvait étrange qu'elle soit à un troisième étage (eh oui, sur le toit du batiment d'à côté...)
Nous reprenons la voiture pour visiter l'ancien quartier, le Downtown, Fremont Street. Endroit exceptionnel où les lumières brillent de toutes les couleurs, jusqu'au dessus de nos têtes. Malgré la foule qui flanne à pied, le chaland peut admirer quelques publicités des casinos de la rue, mais surtout les spectacles sur l'immense écran LCD qui fait toute la rue (soit près de 500m!)
Nous avançons au milieu de spectacles de rue et de concerts sur la thématique du Flower Power, jusqu'au moment où l'écran déclenche un superbe clip vido sur la chanson que j'ai installée ici. Tout le public peut profiter en levant le nez au plafond, la musique est prenante, le clip est hypnotisant, nous en restons sans voix un long moment encore après la fin. Je viens de découvrir avec émotions la chanson American Pie de Don McLean.
La journée a été bien longue, de belles choses plein les yeux et les oreilles, des rencontres ursidés sur le chemin du retour au Stratosphere : nous allons nous coucher. Nous n'avons vu qu'une toute petite partie de cette ville si complexe, le lendemain risque d'être chargé.
Rendez-vous au mardi 8 Septembre 2009!
Ma vie, devenue belle, qui m'appartient de
plus en plus...
