9 mars 2010
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Ah, je sais, j'ai beaucoup tardé à revenir vous raconter le soleil californien... Quelques mois où je n'ai rien produit (à part des chaussettes et un début de pull en laine) Aucune excuse n'est valable, je commencerai donc mon histoire d'aujourd'hui directement avec la nourriture, avec un peu de chance la boulimie compensera un peu!
Phoenix, sa piscine accueillante, son motel chaleureux, son barbecue gratis que nous ratons, son Black Bear Diner où nous squattons...
Quel dommage pour nous que nous ayons raté le petit déjeuner du motel, me confie une charmante dame au matin du cinquième jour. Je lui ai avoué que nous allions au Black Bear, pour la troisième fois, mais étrangement elle ne comprenait pas pourquoi nous évitions sciemment le petit déjeuner gratuit. Il faut préciser que, pour de simples européens comme nous, la nourriture de ce dinner nous rappelait le pays. La décoration est à la hauteur du nom de l'établissement : accueillis dans un chalet rustique par l'échelle 1/2 d'un beau grizzli, nous nous installons sur des banquettes profondes et admirons le paysage. Nous remarquons de coquets rideaux aux fenêtres, et de nombreuses pancartes rappelant le langage, les pattes et le caractère d'un ours. La serveuse sympathique vient nous servir un litre généreux de thé glacé chacun. La vaisselle est marquée du nom de l'endroit, nous pouvons même ramener le sucre-souvenir et nous osons barboter un ou deux menus en forme de quotidien local : le mien relate l'alunissage de 1969 au dos de "bon vieux menus comme chez nous" (traduction approximative par mes soins!). Les grands verres en plastique nous occupent un moment le temps de commander et de manger. La serveuse revient régulièrement pour refaire le niveau du verre amer (j'ai découvert le thé glacé non sucré!). Le ventre calé, nous nous promettons d'y retourner et d'en retrouver sur notre route. On ne peut que vous le conseiller!
Une fois repus, nous regagnons notre monture et traversons de longs déserts en quête d'aventures ou du moins d'avions! Il faut du temps, et des paysages à subir avant d'atteindre leur Graal... Nous pouvons enfin poser notre engin devant le musée du Pima... entouré de magnifiques flaques d'eau de pluie mises en lumières par le soleil américain.
Nous pouvons nous amuser à faire des photos à 100$ : tel avion se reflétant dans la mare et avec les montagnes désertiques pour arrière plan, ou bien encore un magnifique tracteur typique américain, qui semble poser juste pour nous, au milieu du parking.
Une fois au Pima, je peux m'amuser comme une grande enfant à photographier Spooky à côté des grands cactus, des petits coussins de belle-mère qui ont fleuri, des immenses B52, de ses chers Phantoms alignés (mais il y en a tant que ça?!)
La lumière est éclatante : je me cache sous de la crème, un chapeau, un châle et enfin je passe d'ombre en ombre. On a le droit de tourner autour, dessous et presque sur les avions exposés (les pigeons se le permettent, pourquoi pas nous?)
Sur l'immense terrain servant de musée à l'air libre on peut croiser par endroit des hangars climatisés ou l'on peut trouver à se rafraichir, se reposer, s'asseoir et rêver. Du petit morceau de lune à la forteresse volante en passant par des bêtes rares comme (enfin ! ) le Blackbird!
Des avions inconnus de mes confrères,( comment est-ce possible?) étalent leurs tôlerie : ils ont majestueux bien que fripés, affalés et fatigués.
La zone d'hélico, que l'on ne fait qu'en dernier avec Spooky, n'attire pas mes grâces, j'ai du mal à y trouver un grand intérêt; Je reste malgré la chaleur pesante du désert, ouverte à la chasse aux road-runners! Je fais plus de photos pour tenter de figer les petits oiseaux qui creusent les cactus que pour les hélicos, ils m'ont un peu plus amusée!
Dans un des hangars, un vétéran nous accueille avec plein d'entrain et nous propose une échelle pour prendre sa forteresse avec des angles de vue plus variés. Étonnement de Spooky, encouragements de la Noffy : nous recommanderons le lieu à la suite de notre équipée. Nous avons alors encore l'occasion d'entendre l'avis des vétérans sur l'Amérique actuelle, sur leur président Obama et la réforme de la sécurité sociale. Nous avons débarqué en terre américaine en plein débat sur le système de santé : les conservateurs souhaitent conserver le système ancien quoi qu'il arrive. Étonnant que ces personnes ne veulent pas de réforme alors que nous voyons les mêmes boiter, ou avoir une dentition terrifiante!
Mon calvaire touche à sa fin... Je suis mauvaise langue, la visite m'a plu, mais la superficie et la chaleur ont raison de mon énergie. Nous avons l'occasion de faire les fous et de jouer comme des enfants dans les cellules en carton. Retrouvons les spotters joyeux de poser devant nos objectifs!
En sortant du musée j'avais oublié qu'il était prévu que nous passions par le fameux cimetière des éléphants Hercules. J'aurais dû manger plus de sucre, quitte à être barbante et à courir partout autours des navions ( j'ai seulement couru au milieu des cactus, après un écureuil!)
Nous tentons de traverser le cimetière par la route du milieu et nous voyons déjà des carcasses à moitié désossées et prenant le soleil. Un Hercules? Difficile à reconnaitre! Spooky se jette dehors car il a vu un tas de rouille attirant... hum!
Nous voyons des sortes de garages-ferrailleurs tout autours du terrain, on y mélange autant d'avions que des hélicoptères mais aussi des voitures (encore des coccinelles!)
J'ai trop la flemme de baver sur les tas de ferrailles, je regarde les spotters s'électriser à la vue de tel oiseau rare et partir loin de la voiture...
Grosse déception de ne pouvoir baver sur les F-4 qui ont été cachés très récemment par une butte-anti-spotter! Notez bien que c'est le seul endroit où il y avait une telle butte, Spooky a encore dû trop parler!
On sent que l'on a atteint le but ultime du voyage, le top de l'aventure du spotter, lorsque l'on prend la plus belle des photos à 100€ (merci le Spooky!) : l'arc-en ciel au-dessus de l'AMRAG!
Notre retour nous fait passer encore une fois devant la butée anti-Spooky, et la colonie d'Hercules histoire de nous narguer encore. Une promesse se fait : celle d'y retourner et de profiter de la visite en car qui peut être organisée en dehors des dimanches.
Une pose sur la route pour démasquer un aérodrome où je trouve peu de choses à mon goût, sauf un minuscule animal que j'aurais été bien en peine de figer, alerte au Spooky à proximité : "l'oiseau mouche, prends l'oiseau-mouche!"
Un flou attestera enfin que nous avions vu une jolie bête rare, qui, pour une fois, n'était pas en tôle!
En chemin nous voyons quelques dérives au loin, en navigant à vue nous nous approchons d'une entrée gardée, d'où nous ne remarquons plus rien : Evergreen protège bien ces possessions des yeux des spotters!
Ma vengeance pour cette journée que je considère comme ratée (par soutien envers mon Spooky brimé) sera de chouraver une branche de coton esclavagiste et sûrement OGM. À l'heure actuelle la branche est toujours en ma possession, mais négligée au fond d'un sachet plastique elle paraît assez menaçante en odeurs putrides!
Le soir nous retournons profiter de notre deuxième maison au diner de l'ours noir, nous devons nous reposer car demain nous attend Vegas!