Afin de ne pas rater le prochain article, afin de ne pas perdre de temps en attendant la suite, afin d'avoir des nouvelles par mail, bref, afin de me retrouver : j'ai mis en place l'option pour l'inscription à la newsletter. Comme je ne prévois pas d'écrire de newsletter, vous n'aurez dans vos mails que l'information de la publication d'un nouvel article si vous vous inscrivez. N'hésitez pas!
Je vous propose d'abord un lien vers l'album photo de cette journée : par-là!
Nous sommes le 09-09-09, quoi de mieux pour fêter cette date que de se baigner dans un jacuzzi à Las Vegas ?
Notre matinée débute gentiment par une trempette dans la piscine de l'Excalibur, puis dans le bain à bulles. Entourés de palmiers, avec vue sur les grands casinos tout autour. Nous croisons que de rares adultes à cette heure matinale, nous trouvons au passage étonnant que le jacuzzi ait une restriction d'utilisation sur l'âge... Peut-être en prévision de soirées plutôt spéciales.
Notons que le ciel est balayé par des hélicos en tout genre, que le spotter, même trempé, reconnait au premier coup d'œil. (Je soupçonne le mien d'être capable de les reconnaître rien qu'au son!)
Le casino fourmille de couples, nous voyons de futurs mariés, nous apprenons que de nombreux couples ont choisi le signe du 9. Nous résistons sans aucun mal à cette tentation, je n'ai guerre envie de subir ce genre de cérémonie dans un bâtiment perdu entre deux bordels.
Nous retrouvons nos compagnons pour visiter un peu les alentours. Nous commençons par le sous-sol de l'Excalibur, dédié aux enfants. Moment étonnant, nous avons tout l'étage rien que pour nous, ce qui nous me permet de baver devant des peluches aussi grandes que moi, des Gibson du tonnerre, des SpongeBob pour les copines...
Je m'essaye à un jeu d'adresse : mais pourquoi est-ce que je me sens obligée d'essayer à chaque fois ? Je sais pourtant bien que je n'ai ni adresse ni chance!
Nos compères se lancent dans une course de chevaux effrénée, à dos de dragons, sur l'eau!
Après une bataille acharnée, Flying Circus décoche le gros lot! Un petit cochon rose! Dont j'ai l'honneur d'être la récipiendaire!
Nous continuons notre tour : je fais une rencontre charmante, nous explorons les passages entre les centres commerciaux des casinos, nous poussons jusqu'au New York - New York où les copains voulaient essayer le grand huit.
Nous les avons laissé entre de bonnes mains, les tours se déroulent si vite que nous n'avons pas le temps de les voir sur l'attraction. Mais d'en bas, tout semble bien assez effrayant et la Noffy n'est pas joueuse!
Nous pensons qu'il s'agit de nos derniers moments dans la cité mythique de Las Vegas, il est temps de faire un dernier tour sur le Strip et d'aller lécher le fameux poteau, ça tombe bien, c'est juste derrière l'aéroport!
Spooky et moi faisons la queue pour nous faire prendre en photo sous le panneau, tandis que Flying Circus et Groquik spottent dans leur coin. Quand vient notre tour, nous nous devons de confier notre appareil à d'autres touristes à défaut de nos photographes (beaucoup trop occupé à figer du liner...Ce n'est pourtant pas faute de faire de grands gestes pour attirer leur attention...Hum!) Remercions les illustres inconnus qui nous ont immortalisés, de travers, mal cadrés et tout petits!
Je suis mauvaise langue, car je me suis aussi adonnée au spotting : mariées, limos, Liners, american license plates... Le temps que les spotters pro se calment et regagnent notre monture.
En route pour le Hooters, enfin!
Depuis le temps qu'ils m'en rebattaient les oreilles, nous avons enfin la perspective d'y aller tous les quatre! Il s'agit ici d'un hôtel-casino, bien entendu, mais nous pouvons nous rendre dans le restaurant.
Accueil casté, jolies jeunes femmes, pas trop plantureuses, nous nous dirigeons vers une petite table tout en longeant une Nascar mettant en transe mon Spooky... Je ne me moque pas trop, maintenant c'est moi qui me branche sur les circuits de Nascar à la télé!
L'éclairage du dinner est orangé, couleur thématique de l'enseigne ; quelques pancartes lumineuses vantent les bières ultra légères américaines ; enfin je croise le regard d'une poule sur un panneau de circulation, placée sur le chemin des jeunes demoiselles pour aller à la plonge, hum!
Je m'étonne de sentir une ambiance familiale, pas trop oppressante, même s'il y a surtout des éléments masculins au comptoir.
Pour manger au Hooters, d'ailleurs comme dans de nombreux établissements de ce genre, il faut adopter toute une technique à base de papier absorbant. Groquick nous enseigne que même un grand amateur de patatoïdes fris comme lui s'oblige à essorer ses frites dans trois épaisseurs de papier! Il faut s'armer de courage et oublier la taille de son estomac pour mettre fin à l'assiette soutenant le hamburger que l'on a fait l'erreur de commander.
Une autre des coutumes du Hooters est de demander gentiment un autographe sur le bill, ponctué, avec un peu de chance, d'un joli petit cœur.
Avec encore plus de chance, la gentille demoiselle acceptera, pour la centième fois de son service, de poser en compagnie de l'un des messieurs présents.
Avec un excès de chance, on peut même espérer obtenir, vous ne devinerez jamais, mais je vais quand même vous l'avouer ; bref, vous pourrez même obtenir une photos nette et vous touchez le gros lot si ladite photo satisfait ce cher Groquick!
J'ajouterai aussi aux coutumes du Hooters, la voiture jaune du parking. En revanche, Las Vegas est une véritable ville magique : une sportive élégante de notre arrivée sait très bien se déguiser en hummer à notre sortie, étrange! Nous avons croisé sur le même parking de prestidigitation quelques coureurs emplumés et timides, difficile de figer des roadrunners, mes photos sont floues, granuleuses et grises : on a dû me jeter un sort!
Faisons un dernier tour sur le Strip pour filmer la descente, prendre en photo des casinos que nous n'aurons pas le temps de visiter. Admirons au passage les camions publicitaires vantant les mérites d'un prestidigitateur, d'une fameuse show-girl ou bien d'un tribute pour des groupes de métal. À Las Vegas on trouve forcément des lieux, des personnes, des spectacles à nos goûts!
Dites, nous devons partir en direction de la Vallée de la Mort, nous avons de la route à faire, il n'est pas trop tôt pour mettre les voiles.
Nous nous changeons les idées en profitant des collines désertiques qui s'étendent le plus loin possible. Le regard se porte sans difficulté sur chaque petit buisson poussant aux flancs des rochers, tout paraît immense, tout est immense. Quelques rares casinos ponctuent encore les kilomètres par-ci par-là, puis de moins en moins.
On sent peu à peu que la vie a quitté les bourgs et les villes minières. Nous n'osons qu'à peine prendre des images de cette désuétude, vieilles maisons de briques qui penchent, granges en bois qui s'effritent, stations de pompage évoquant des yeux dans les collines..
Nous n'avons , étrangement, aucun mal à nous arrêter sur une piste partant en plein désert, il n'y a plus rien que nous, notre voiture, la route à deux pas, quelques buissons ou cactus. Pas de fil électrique, pas de maison, même pas d'épave d'aucun genre. Nous avons admiré le "rien" beaucoup plus rassurant qu'une ville en train de dépérir.
Un peu plus loin, nous sommes tentés de nous arrêter à nouveau au milieu du désert, la bande de goudron noir nous a hypnotisés à un tel point que nous avons du la photographier... Bonne excuse pour prendre encore des collines!
Après encore de longs miles de dunes rocailleuses, nous arrivons dans une plaine salière, euh, près d'anciennes mines blanches... Nous voyons une manche à air (quoi? même en plein désert!), nous savons que nous n'allons pas tarder à arriver à Shoshone. Seulement, le doute nous assaille, nous faisons demi-tour pour trouver la route nous menant au motel...
Et nous faisons demi-tour une nouvelle fois, nous avions en fait traversé le bourg sans nous en rendre compte, c'est dire la taille de la dernière ville avant la Death Valley!
Un embranchement du bourg aux maisons clairsemées nous mène au motel, juste derrière la station essence.
Un motel comme on en voit dans tous les films mettant en scène des hommes aux yeux exorbités et l'écume aux lèvres, la hache à la main... Un motel constitué de planches de bois à peine ajustées. Un motel surtout divisé en deux parties : le bâtiment le plus récent est complet, il reste une chambre dans l'autre partie, cependant il faudra s'adapter aux aléas des réservations ratées : une chambre pour quatre!
Sur le coup, j'ai du mal à croire à la blague, Groquick nous guide alors à l'arrière : la partie ancienne du motel semble déserte et aussi sablonneuse que le désert! Nous montons quelques marches pour arriver sur le perron desservant environs quatre ou cinq chambres. Il faut alors oser ouvrir la porte de la chambre pour découvrir une petite pièce d'un autre âge, en décalage d'à peu près deux générations en ce qui concerne la literie, les meubles, les murs et l'atmosphère. Nous nous émerveillons alors sur la magie qui maintient au mur la climatisation : dans la parois composée de planches accolées, un trou qui pourrait être carré a été scié afin d'y glisser le bloc climatiseur, sans aucun soucis pour l'étanchéité ou même la sécurité.
Spooky et moi nous amusons de la rusticité de l'endroit qui jure avec la technicité importée par nos spotters. Pour fêter le débarquement bourguignon dans la Death Valley nous entamons une balade à pied dans le village déjà endormi, ou peut-être désert. Nous remarquons des mines abandonnées, un réparateur en tout genre, quelques animaux, des cactus, de magnifiques arbres.
Nous nous extasions devant le lycée de la Death Valley avec sa panoplie de school bus : étonnant qu'un si petit hameau, a priori habité par 200 âmes, possède un lycée!
Un peu plus loin, nous admirons le portail donnant accès à la piscine réservée aux clients du motel et du camping, Spooky et moi nous promettons d'y revenir un peu plus tard, d'autant que ce n'est limité que jusqu'à 22h!
À une centaine de mètres de nous, en parallèle à la route de notre balade, la nationale nous rappelle que les routiers américains n'hésitent pas à passer dans le désert pour n'importe quel chargement : d'accord pour "n'importe lequel", mais alors pourquoi fallait-il que ce soit un chargement de blindés! Ils nous suivent n'importe où!
L'air doux a amené auprès de Spooky et moi d'autres promeneurs : un pauvre homme accompagné d'un chien bien maigre : la pauvreté sous le soleil, mais en Amérique... Sympathique rencontre qui illustre la douceur de vivre simplement.
Nous profitons d'une butte de cailloux pour faire quelques clichés qui donnent l'impression d'un fond entoilé. Nous voyons la rigueur désertique sur les collines d'en face, le soleil qui finit de cuire les strates dorées et enfin quelques oiseaux se délassant dans un air toujours un peu plus frais.
Il est temps de retrouver nos compagnons pour prendre notre diner au "Famous Crowbar Cafe Saloon". Rien de plus typique pour nos esprits franchouillards en manque d'Amérique profonde : une décoration à l'ancienne, rien n'a dû bouger depuis ces cinquante dernières années, ni en matière d'esthétique ni en ce qui concerne le mobilier! Quelques photos en noir et blanc narrent l'histoire de cette très vieille ville minière et de son héros local, Charles Brown, dont on a vu le nom répété à la moindre occasion sur chaque bâtiment. Point de photo disponible de cet endroit, peut-être par pudeur, ou surtout parce que nous étions les seuls clients du soir!
Spooky et moi rentrons et partons en voiture à la piscine. L'envie d'y aller était moins forte que la peur du noir dans un lieu inconnu : la piscine se trouvant de l'autre côté du bourg bien étalé.
Si vous devez vous trouver un nid douillet pour passer une nuit près de la Death Valley, on peut dire que le motel peut servir juste pour poser son postérieur et fermer les yeux. En revanche, si vous souhaitez agrémenter votre périple par une expérience unique, alors poussez jusqu'à cette fameuse piscine. Imaginez un seul lampadaire éclairant le bassin tout verdi par les algues joyeuses de trouver enfin un point d'eau.
Seuls clients à cette heure-ci, nous ressentons tout autour de nous l'obscurité ainsi que la présence écrasante du désert : grouillant de sécheresse, grouillant d'insectes, grouillant d'animaux cherchant refuge près des habitations et de leurs arrosages automatiques. L'eau de la piscine est apportée par une source d'eau chaude naturelle du désert : des algues naturelles s'accrochent donc naturellement sur les parois du bassin. Nous enlevons nos vêtements et les posons en hauteur sur une chaise de jardin laissée près de la lumière, un instinct ancestral nous souffle qu'il serait bon de surélever aussi les chaussures. L'eau est chaude, elle nous berce ; nous levons les yeux et malgré le lampadaire nous apprécions la forte luminosité des étoiles qui pointent vers nous, ainsi que la douceur de la Voie Lactée.
C'est déjà l'extase de se baigner au milieu du désert, "à la belle étoile", mais encore plus avec une compagnie de plus en plus évidente. Quelques cris suraigus nous informent que les chauves-souris sont de sortie. Elles sont de plus en plus nombreuses et se rapprochent de nous sans aucune appréhension : elles plongent les unes après les autres pour boire ou capter les moustiques qui nous convoitent.
Nous nous promettons de ne pas oublier notre barbotage en plein désert, à la belle étoile, dans une piscine de source chaude, au milieu des chauves-souris et d'autres compagnons. En effet, les bords de la piscine, que je vois flous car mes yeux d'astigmate ont laissé les lunettes avec les vêtements, sont de plus en plus animés. Il est indéniable que des bêtes plus petites que des rats mais plus grosses que des blattes standard font un marathon tout autour de nous... L'homme pragmatique à côté de moi lance un rassurant : "Ne t'en fais pas, elles ne vont pas aller dans l'eau." Soit, alors pourquoi avons-nous entendu à ce même moment un "plouf" qui ne peut que me garantir que ces maudites bestioles parlent français et qu'elles font preuve d'un fâcheux sens de l'humour ?
Notre barbotage n'aura pas duré trop longtemps, la trouille m'envahit de plus en plus, surtout celle qui me convainc que quelques amis multipattes se sont glissés dans nos vêtements. Spooky part en croisade contre les ultra-blattes pendant que je tente un sur-place dans la piscine, loin des bords, tout en surveillant mes arrières... J'ai eu beaucoup de mal à calmer mes nerfs le temps de marcher le long du bassin de plus en plus loin du lampadaire, pour retrouver la voiture.
Pas de photos : Spooky est le seul à y avoir amené son appareil, cependant sa carte-mémoire a été égarée par la suite... Mais quels souvenirs!
Allez, rentrons à la chambre, il se fait tard.
Nos compagnons se sont réparti les lits à pile ou face : nous obtenons celui qui est le plus près de la porte, Flying Circus au milieu de la chambre, enfin Groquick au fond, dans un lit pliant-grinçant-irritant en tête à tête avec la climatisation. Nous nous changeons rapidement dans la minuscule salle de bains d'une autre génération.
Après l'extinction des lumières et après quelques messes-basses avec Spooky je me prépare pour un sommeil réparateur...
Merci messieurs Flying Circus et Groquick pour le concert en canon de ronflements, si si j'insiste : en canon, qui nous a valu une excellente tranche de rigolade silencieuse!
Excellente nuit!